Caution pour mon entreprise

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Le scénario suivant est classique en ce sens qu’il apparaît dans la plupart des entreprises qui connaissent des difficultés. Le chef d’entreprise se porte caution pour la société qu’il dirige et dont il est actionnaire avant même d’avoir fait analyser l’exacte situation de l’entreprise, bien qu’il prévoit un manque de trésorerie dans les semaines à venir empêchant d’assurer la prochaine échéance.

Parfois, il ne pourra pas même tenir ses engagements vis-à-vis du Trésor Public et de l’URSSAF. Il se porte caution parce qu’il est convaincu que son entreprise n’est pas en danger, que sans être radieux, l’avenir est prometteur.

C’est oublier ou ignorer que la gestion, sans être une science exacte, repose quand même sur des règles implacables, notamment qu’un manque de trésorerie est souvent le symptôme d’une carence endémique ou particulière et qu’il importe d’en connaître la cause pour trouver le remède ; à défaut, la courbe descendante est finalement vertigineuse et mène très rapidement à la liquidation.

Un mauvais conseil trop souvent avancé consiste à dire qu’un nouveau crédit ou un apport en numéraire suffira au redressement. En fait, cette apparente solution ne fera que masquer la réalité. La maladie poursuivra subrepticement son incubation et se révèlera finalement trop tard pour espérer une survie. Le dirigeant qui emprunte personnellement, vend son appartement ou même hypothèque la maison de ses parents pour faire un apport qui, en quelques mois, sera englouti laissant apparaître un nouveau manque de trésorerie de sorte que cet apport a été inutile, est un exemple malheureusement courant. Or, il s’agit d’une situation catastrophique car la crise est devenue insurmontable car le dirigeant a épuisé toutes ses ressources et ne peut plus trouver les capitaux nécessaires au redressement. C’est malheureusement ainsi que des entreprises disparaissent et des familles sont ruinées.

Lorsque le dirigeant court en toute sérénité chez son banquier pour solliciter un nouvel emprunt ou un crédit supplémentaire, il est tout disposé pour signer un acte de caution puisqu’il ne doute pas de l’avenir. Quant au banquier, il sait que le bilan n’est qu’une photographie du passé, tandis que l’étude des mouvements du compte, elle, révèle la vie de l’entreprise mais ne garantit pas l’avenir. Or le banquier a le devoir de garantir ses créances et de ne les accorder que dans la mesure où l’emprunteur aura les moyens de rembourser. Ainsi, la scène d’imagine aisément : d’une part, un banquier qui, très logiquement, demande la caution du dirigeant et, d’autre part, le dirigeant qui n’hésite pas à la donner puisqu’il n’est pas inquiet pour l’avenir de l’entreprise, d’ailleurs pour quel motif répondrait-il par un refus qui laisse entendre un risque, il s’exposerait à devoir répondre à la question du banquier :  » pourquoi aurais-je plus que vous confiance en l’avenir ? « . En outre, il est conscient que, s’il refuse de se porter caution, son entreprise est sûrement condamnée. S’agit-il vraiment d’un choix ?

Le sujet n’est pas de savoir si un chef d’entreprise doit ou non se porter caution mais d’affirmer qu’avant de prendre sa décision, il doit impérativement rechercher les causes du manque de trésorerie et, qu’alors seulement, il pourra prendre des décisions de gestion appropriées et se porter caution. Les causes sont nombreuses mais discernables, exemples notamment des prix de revient sous-évalués, des charges qui ont augmenté, une concurrence qui s’est accrue, une situation juridique inadaptée qui provoque une fiscalité démesurée et, ce qui est apparemment paradoxal, un développement trop rapide du chiffre d’affaires, etc.

Trouver la maladie pour appliquer la prophylaxie ou le traitement adéquats et ensuite seulement donner sa caution pour obtenir un crédit supplémentaire ; surtout, ne pas découvrir trop tard le mal qui ronge l’entreprise.

Souvent, il suffit de quelques réunions du dirigeant avec ses conseils pour que la solution économique et juridique soit trouvée.

Comment ne pas s’emporter ?